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SAGA PHARMACEUTIQUE AU MEXIQUE

« COMMENT UNE PLANTE AUSSI PUISSANTE PEUT-ELLE ÊTRE DANS DES MAINS AUSSI SALES !? »


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Journal de Bord
#EthnoBotanique #EthnoPharmacologie #EthnoMédecine
Par Thibaut Vernier
7 Février 2025

Chers explorateurs des plantes médicinales,

Aujourd’hui je vous livre mon ressenti sur une affaire qui m’a profondément choqué.

Autant vous le dire tout de suite, ce sera trempé, amer et relevé d’un soupçon d’indignation.

Car je vais vous plonger au cœur d’une nouvelle saga pharmaceutique.

Accrochez vos ceintures !

Comme je tiens personnellement à protéger l’identité de mes informateurs et de la plante à l’origine de cette saga tragique…

Je ne citerai ici aucune référence qui puisse permettre de les identifier.

Nous rebaptiserons ici notre protagoniste : Jean.

Je précise que Jean n’est pas un acteur de cette tragédie, mais un témoin outré

Quant à la plante, appelons là « La plante des femmes » si vous voulez bien.

UN PARADOXE SUR TIGE

Nous sommes au Mexique.

Jean débarque dans l’État de Morelos.

Sa mission : étudier les pratiques des sages-femmes traditionnelles.

(Le groupe de thérapeutes le plus important au Mexique avec plus de 1200 praticiens).

Très vite, Jean entend parler de la « plante des femmes », une herbe endémique de l’Altiplano central.

Après avoir passé de nombreux entretiens avec les sages femmes, Jean constate que la plante est administrée pour : 

  • Déclencher un avortement ;
  • Prévenir un accouchement prématuré ;
  • Faciliter la mise au monde ;
  • Accélérer la délivrance ;
  • Et même prévenir les hémorragies post-partum.

Un paradoxe sur tige donc !

Une plante qui semble capable de tout et de son contraire, un véritable couteau suisse gynécologique. 

La science découvrira bien plus tard le secret de sa magie.

La « plante des femmes » a une inversion d’effet en fonction du taux de progestérone dans le plasma.

Sa préparation est, bien sûr, un art en soi : 

Une décoction avec des dosages et des posologies très précis, parfois intégrée dans du chocolat à la cannelle.

QUAND LA MÉDECINE DÉCOUVRE… CE QUI EXISTAIT DÉJÀ

À la fin du XIXe siècle, les médecins se sont penchés sur cette plante.

En 1883, le Dr Cota s’indigne de voir cet « outil puissant » laissé entre les mains des sages-femmes, qu’il qualifie de « commères ignorantes ». 

On notera la délicatesse du propos et l’humilité légendaire des scientifiques face aux savoirs populaires…

Le Dr Reza, lui, décide en 1896 de publier une étude comparant les effets de cette plante à ceux de l’ergot de seigle, alors considéré comme le premier facilitateur chimique de l’époque pour l’accouchement et la gestion des contractions utérines.

Verdict ? 

Une efficacité remarquable, des effets mesurables et un champ d’application identique. 

Il fallait donc l’interdire immédiatement.

Et hop, disparition de la plante des marchés !

Le temps passe, mais l’obsession demeure. 

À la fin du XIXe siècle, la science extractive s’attaque aux principes actifs de la plante et l’inscrit dans la Pharmacopée mexicaine en 1902. 

Des expérimentations en laboratoire révèlent alors des résultats spectaculaires… qui, étrangement, confirment simplement ce que les sages-femmes savaient déjà depuis des siècles.

Mais au lieu de reconnaitre leur savoir, la machine administrative enclenche la vitesse supérieure : diabolisation

En 1982, un médecin propose rien de moins que d’interdire totalement son usage et de punir ses adeptes « comme s’il s’agissait de marijuana ». 

Un véritable procès en sorcellerie, où l’accusée principale n’est autre qu’une plante.

LA SCIENCE FINIT TOUJOURS PAR RATTRAPER LA TRADITION… EN TRAÎNANT LES PIEDS

Dans les années 1950, l’industrie pharmaceutique délaisse progressivement la plante au profit des ocytociques de synthèse.

Ces nouvelles molécules censées assurer avec précision et sécurité la gestion des accouchements, reléguant les savoirs ancestraux au rang de folklore médical.

Mais, ironie du sort, la « plante des femmes » revient sur le devant de la scène deux décennies plus tard, quand chercheurs et biologistes s’aperçoivent que cette herbe contient une trentaine de principes actifs d’un intérêt considérable.

L’objectif ? En faire un contraceptif naturel. 

Résultat ? Un fiasco total. 

Les molécules isolées ne reproduisent jamais les effets traditionnels observés.

Finalement, après des décennies de recherches, d’interdictions, de chasses aux sorcières et d’expérimentations en laboratoire, la conclusion tombe comme un couperet :

« L’action de la préparation aqueuse à base de feuilles de « plante des femmes », d’usage ancestral, semble provoquer l’ensemble des effets produits sur la musculature utérine et le système hormonal, surtout pendant la gestation ».

Autrement dit : les sages-femmes avaient raison depuis le début. 

Qui l’eût cru ?

L’ÉPILOGUE ? UNE INTERDICTION… EN DOUCE

Aujourd’hui, les sages-femmes de Morelos continuent d’utiliser la “plante des femmes” en toute discrétion. 

Officiellement, le décret de 1999 leur en permet encore l’usage. 

Officieusement, les médecins les incitent à ne surtout pas s’en servir. 

L’art de l’interdiction tacite.

Moralité ? 

La science met parfois des siècles à comprendre ce que la tradition savait déjà, et lorsqu’elle le comprend… elle l’interdit. 

Car après tout, il ne faudrait pas que des savoirs ancestraux échappent aux mains avides de ceux qui voudraient les breveter !

Cet article vous a interpelé ? Partagez vos impressions en commentaire en bas de cette page.

Portez-vous bien,

Thibaut Vernier
Ingénieur, Ethnobotaniste,
Rédacteur de la lettre des Médecines Sacrées
Auteur du parcours Médecines Éternelles

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30 commentaires

  • Cadou dit :

    La stupidité des hommes n’a pas de limites !
    On voit où cela nous mène.

  • PAPINI dit :

    Ce qui confirme que le lobby pharmaceutique n’est rien d’autre qu’une mega mafia.Bonne leçon pour qui a la faiblesse de croire autre chose

  • Anonyme dit :

    J’ai dèja laissé mon commentaire

  • GIL dit :

    J’ai était fort contrarier d’apprendre que tout ce qui ait naturel sain et pas cher….!!! soit toujours interdit.
    Quand est-ce que le cientifiques comprendront leur tort…!!!

  • Salgon dit :

    Merci de cette information et l’historique mais pourquoi ne pas nommer cette plante extraordinaire ?
    quel dommage !

  • Desaleux dit :

    Merci bcp pour ce récit…
    l’humanité ne changera jamais..

    La cupidité , l’appropriation, le vol ,combinés à l’interdiction, sont des procédés coutumiers..afin de rafler la mise..

    Exactement comme ce qui se déroule au Congo actuellement pour s’approprier les terres rares dont les minerais sont indispensables à l’élaboration des tablettes,iphone and co..

    s’agit juste de conserver précieusement des emplacements secrets pour cette plante à femmes et le transmettre de générations en générations…

    amitié.

    filip

  • Allebee dit :

    oui c’est comme René QUINTON qui avait dans son temps trouver les bienfaits de l’eau de l’eau de mer dans certains herbiers et qui avait ouvert des centre de soins déjà dans plusieurs endroits en France qui donner des résultats sur la guérison de plusieurs maladies,il fut reconnu que ses recherches étaient viable pour notamment éradiquer le choléra à son époque et une fois le succès au rdv comme d’habitude la guerre et ses malheurs ont fait que tout cela bizarrement à disparu et aujourd’hui la pratique de certains médecins est mis en marge avec la non reconnaissance de cette pratique par un ordre de médecins avides de bien matériel que de la passion vde l’humain.

  • Gastin dit :

    big pharma et cie interdit toute la pharmacopée naturelle ,pour nous empoisonner avec leur falsification chimique mais Dieu a le dernier mot
    et Il nous a donné toutes les plantes naturelles profitons en

  • Anne dit :

    Le nom de la plante

  • Bernard BEIGNON dit :

    Décevant!

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