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LA PLANTE QUI CHASSE LE DIABLE ET LA DÉPRESSION…

Aussi efficace qu’un médicament chimique !


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Carnet d’Exploration
#EthnoBotanique #EthnoPharmacologie
Par Thibaut Vernier
16 août 2024

Chère amie, cher ami,

Je ne sais pas vous, mais j’aime par-dessus tout découvrir la magie et le pouvoir des plantes à travers les contes, les légendes et les mythes.

Car les histoires ont l’avantage de rester gravées en nous.

Comme une mémoire vivante. 

C’est dans cet esprit de transmission que je vous écris aujourd’hui.

MA RENCONTRE FORTUITE AVEC LE MILLEPERTUIS

Il y a quelques jours, j’ai croisé du millepertuis dans une partie non cultivée de mon jardin.

Comme vous peut-être, je sais que le Millepertuis a des propriétés reconnues en cas de problèmes de dépression.

J’ai aussi entendu dire que le Millepertuis est fortement associé au solstice d’été et à la fête de la Saint-Jean.

Ce que je ne savais pas en revanche, c’est que :

  • La fleur du Millepertuis était dédiée au dieu solaire Baldur et célébrée lors du solstice d’été dans la mythologie nordique. (Une fête probablement associée plus tard à la Saint-Jean pour des raisons de conversion religieuse)
  • Et surtout, que les propriétés du Millepertuis sont clairement sous entendues dans des légendes datant de plus de 1 000 ans !

Horace disait « Les paroles s’envolent, les écrits restent » (Verba volant, scripta manent).

Eh bien Horace n’a qu’à bien se tenir !

Car comme vous allez le voir, les légendes et les mythes transmis de génération en génération semblent traverser les âges aussi bien que les écrits !

L’HERBE MAGIQUE QUI CHASSE LE DIABLE

Christina Oakley Harrington, auteur du livre The Treadwell’s Book of Plant Magic, considère le Millepertuis comme l’une des plantes les plus importantes de la magie populaire européenne. 

Il est le plus souvent utilisé pour la protection et apparaît à maintes reprises dans des charmes et des comptines pour chasser les mauvais esprits.

En fait, dès que vous creusez un peu la question, ce surnom d’herbe “chasse-diable” colle au Millepertuis depuis des siècles.

Pour le comprendre, il faut – au moins – remonter à l’époque de la Grèce Antique.

En effet, les anciens Grecs avaient pour habitude de suspendre des bouquets de Millepertuis au-dessus des statues des divinités.

L’objectif étant d’éloigner les mauvais esprits et les « démons ».

D’où le nom latin de fuga dæmonum, alias chasse-diable.

Selon le folklore, ni le diable ni les démons ne peuvent se trouver dans la même pièce que quelqu’un qui porte du Millepertuis.

Cette tradition est restée profondément ancrée dans les mœurs de nos campagnes jusqu’à une époque encore récente, il y a tout juste une génération.

Il suffisait alors d’accrocher des bouquets de millepertuis au-dessus des portes et des fenêtres des maisons, des écuries et des étables pour éloigner les mauvais esprits qui trouvaient son odeur désagréable.

Et force est de constater que cela devait fonctionner !

Car le diable qui le détestait a bel et bien cherché à se venger du Millepertuis…

UNE LÉGENDE RACONTE SA VENGEANCE…

Une légende raconte que le diable, mécontent des pouvoirs du Millepertuis, a tenté de le détruire en perçant ses feuilles avec une aiguille.

(Une autre légende raconte qu’il l’aurait fait non pas avec une aiguille, mais avec ses dents.)

Quoi qu’il en soit, le Millepertuis garde les stigmates de cette “attaque”.

Car ses feuilles ont cette apparence perforée.

Pour le vérifier, il vous suffit de prendre une feuille et de l’exposer au soleil.

Vous constaterez immédiatement ces centaines de petites perforations qui ne sont pas sans rappeler les étoiles de la voûte céleste.

Heureusement, les tentatives du diable restent vaines !

Le Millepertuis est en effet placé sous la protection divine. 

Son surnom anglais “Grace of God” en est un parfait rappel.

Finalement, ce n’est pas un hasard si, dans les croyances populaires, la dépression elle-même était associée aux forces maléfiques…

QUAND DÉPRESSION, RIME AVEC POSSESSION…

Dans les légendes, le diable représente aussi la lutte contre les ténèbres intérieures, ce que nous appellerions aujourd’hui la dépression.

Au Moyen Âge, cette dépression était perçue comme une forme de possession, un mal surnaturel qui plongeait les gens dans un profond désespoir.

Le Millepertuis, en tant qu’herbe “chasse-diable”, était utilisé pour contrer ces forces obscures. 

Ses propriétés protectrices et purificatrices, déjà bien ancrées dans les croyances populaires, étaient invoquées pour repousser l’influence de ces “démons”.

Ce qui est fascinant, c’est que cette lutte contre le mal, telle que la voyaient les anciens, correspond parfaitement à ce que la science moderne confirme aujourd’hui : 

Le millepertuis agit effectivement comme un puissant antidépresseur naturel, capable de dissiper ces ombres qui assombrissent l’esprit…

carte d'identité botanique du millepertuis perforé

LE MILLEPERTUIS CHASSE LA DÉPRESSION AUSSI BIEN QU’UN ANTI-DÉPRESSEUR CHIMIQUE

Dès 1996, le Millepertuis attire l’attention dans un méta-analyse (une étude d’études) regroupant 1 757 patients.

Les conclusions sont sans équivoques : le Millepertuis présente sur les troubles dépressifs une action comparable aux antidépresseurs chimiques.

Plus tard, en 1999, c’est au tour d’une autre méta-analyse effectuée sur des milliers de patients de venir confirmer l’équivalence ou la supériorité du Millepertuis par rapport aux médicaments antidépresseurs tricycliques (ATC) sur les dépressions légères à modérées.

Puis en 2008, une méta-analyse a compilé les résultats du Millepertuis chez les patients souffrant cette fois de dépression sévère .

Les chercheurs ont examiné 29 essais différents qui ont impliqué 5 489 patients. 

Conclusion, les effets observés chez les personnes traitées au Millepertuis :

  • Sont supérieurs à ceux constatés chez celles prenant un placebo ;
  • Sont aussi efficaces que les antidépresseurs standards ;
  • Et ont moins d’effets secondaires que les antidépresseurs standards.

Bref, pour résumer : 

Ces études montrent que le Millepertuis améliore significativement la qualité de vie des patients en cas de dépression transitoire, légère, modérée, voire sévère ! 

UN PHYTOMÉDICAMENT RECONNU ET PRESCRIT CONTRE LA DÉPRESSION LÉGÈRE À MODÉRÉE

Allez, il y a toujours un petit hic !

En fait, les doses d’antidépresseurs chimiques utilisées en cas de dépression sévère ont généralement été trop faibles.

Peut-être dans le but de masquer aux patients leurs effets secondaires qui auraient permis de différencier le Millepertuis et le placebo de l’antidépresseur chimique.

Quoi qu’il en soit, le millepertuis est aujourd’hui reconnu par l’Agence européenne des médicaments et prescrit par les médecins comme phyto-médicament en cas de dépressions légères à modérées .

Lesquelles se distinguent des dépressions sèvères par l’absence d’un désir de suicide. 

En cas de dépression sévère, l’utilisation du Millepertuis seule est donc strictement contre-indiquée.

Même pour une dépression transitoire, légère ou modérée, il est essentiel d’en parler à votre médecin. 

En effet, les contre-indications sont nombreuses, notamment en raison des interactions du Millepertuis avec d’autres médicaments.

Portez-vous bien,

Thibaut Vernier
Ingénieur, Ethnobotaniste,
Rédacteur de la lettre des Médecines Sacrées

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Sources :
[1] Baker, Margaret (2011 [1969]), Discovering the Folklore of Plants, 3rd edition, Oxford: Shire Classics (aff link).
[2] Harrington, Christina Oakley (2020), The Treadwell’s Book of Plant Magic, London: Treadwells Books.
[3] Inkwright, Fez (2020), Folk Magic and Healing: An Unusual History of Everyday Plants, London: Liminal 11 Press (aff link).
[4] Linde K, Ramirez G, Mulrow CD, Pauls A, Weidenhammer W, Melchart D. St John’s wort for depression–an overview and meta-analysis of randomised clinical trials. BMJ. 1996;313(7052):253-258. doi:10.1136/bmj.313.7052.253
[5] Linde K, Ramirez G, Mulrow CD, Pauls A, Weidenhammer W, Melchart D. St John’s wort for depression–an overview and meta-analysis of randomised clinical trials. BMJ. 1996;313(7052):253-258. doi:10.1136/bmj.313.7052.253
[6] Linde K, Berner MM, Kriston L. St John’s wort for major depression. Cochrane Database Syst Rev. 2008 Oct 8;2008(4):CD000448. doi: 10.1002/14651858.CD000448.pub3. PMID: 18843608; PMCID: PMC7032678.
[7] https://www.ema.europa.eu/en/medicines/herbal/hyperici-herba-0
[8] https://www.ema.europa.eu/en/documents/herbal-monograph/final-european-union-herbal-monograph-hypericum-perforatum-l-herba-revision-1_en.pdf
[9] 100 Plantes, 1000 usages, Yves Rocher, EDITIONS DE LA FORÊT NEUVE, 1976
[10] https://www.topsante.com/medecines-douces/phytotherapie/millepertuis-608417
[11] https://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=millepertuis_ps
[12] https://www.doctissimo.fr/html/sante/phytotherapie/plante-medicinale/millepertuis.htm#precautions-d-emploi-du-millepertuis
[13] https://www.doctissimo.fr/html/sante/phytotherapie/plante-medicinale/millepertuis.htm#precautions-d-emploi-du-millepertuis
[14] https://doctonat.com/dangers-millepertuis-contre-indications/
[15] https://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=millepertuis_ps#P55_4378
[16] https://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=millepertuis_ps#P55_4378
[17] https://doctonat.com/dangers-millepertuis-contre-indications/

Crédits :
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©ThibautVernier, via MédecinesSacrées
Holger Casselmann, CC BY-SA 3.0 https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0, via Wikimedia Commons
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