Cempasúchil inverse les symptômes de la DMLA
La plante solaire au secours de vos yeux
Sommaire :
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Carnet d’Exploration Botanique
#EthnoBotanique #EthnoPharmacologie #EthnoMédecine
Par Thibaut Vernier
28 novembre 2024
Chère amie, cher ami,
Dans mon dernier message, je vous ai demandé où nous mettrons le cap en mars.
Roulements de tambour…
Vous avez choisi le Tibet ! 🤠
Pour une majorité d’entre vous : 56,1%.
(Contre 26 % pour l’Amazonie et 23,9 % pour l’Égypte – le sphinx en reste de pierre.)
Alors, préparez-vous !
Une aventure botanique et spirituelle vous attend, là où le silence des monastères recèle des savoirs millénaires…
… et où les plantes semblent elles aussi méditer sur le sens de l’existence.
Mais avant de troquer le soleil de Mésoamérique pour les neiges éternelles.
Il me faut – non sans une pointe de nostalgie – clore notre périple sur cette terre où les fleurs guident les morts et éclairent les vivants…
Les Mexicains savent recevoir leurs morts avec panache !
Lorsque l’on évoque la fleur de Cempasúchil (Tagetes erecta), l’image surgit aussitôt :
Celle d’un océan de fleurs éclatantes, auréolées d’un orange incandescent, illuminant les autels et les tombes du Día de los Muertos.

Un spectacle où la frontière entre la vie et la mort s’efface, où les âmes errantes retrouvent leur chemin grâce à la lumière vibrante de ces pétales solaires.
(Un peu comme un GPS pour spectres, en somme – mais sans mise à jour nécessaire.)
Mais derrière cette apparence mystique le Cempasúchil cache une molécule précieuse pour la santé de vos yeux : la lutéine.
Aujourd’hui, embarquons pour une dernière quête botanique au Mexique, à la redécouverte d’une plante dépassée par la tradition…
Cempasúchil : La fleur des morts et des Dieux
Son nom en nahuatl signifie « vingt pétales »,
Et déjà dans l’Antiquité mésoaméricaine, les Aztèques et les Mayas la considéraient comme un pont entre les mondes.
Cultivée avec soin, elle honorait les dieux et guidait les âmes des défunts dans leur voyage vers l’au-delà.
Une ancienne légende raconte l’histoire de deux amants, Xóchitl et Huitzilin.

Aujourd’hui encore, cette croyance perdure :
Les pétales flamboyants dessinent des chemins lumineux, guidant les esprits de notre famille, de nos amis et de nos animaux de compagnie vers leur foyer durant les quelques jours qui englobent le Día de los Muertos.
Mais cette plante ne se limite pas aux rituels funéraires…
Un remède contre l’humidité et le froid
Intimement liée au dieu de la pluie Tláloc, la fleur de Cempasúchil était un remède prisé des guérisseurs aztèques.
Elle était notamment employée pour traiter les affections liées à l’humidité et au froid.
En particulier l’hydropisie, trouble marqué par une accumulation excessive de liquides dans les tissus, et l’ascite, provoquant un gonflement abdominal.
Ces maladies, perçues comme des manifestations du déséquilibre des éléments aquatiques dans le corps, renforçaient encore le lien mystique entre cette plante et Tláloc, le souverain des eaux.
Les guérisseurs aztèques utilisaient aussi le Cempasúchil pour réguler le cycle menstruel et stimuler l’élimination des toxines par la miction, affirmant ainsi son rôle essentiel dans l’harmonisation des fluides corporels.
Son action dépurative et régulatrice en faisait un allié précieux pour la santé des femmes et le maintien de l’équilibre interne.
Enfin, chez les Maya du Petén, Tagetes erecta était utilisé pour les vers intestinaux, pour les douleurs gastriques, pour les pathologies urinaires, et contre les morsures de serpents.
Mais c’est dans le domaine de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (la DMLA) que le Cempasúchil dévoile son atout le plus fascinant…

Prévenir et inverser la DMLA
Bien au-delà de son rôle dans les rites anciens, le Cempasúchil détient un secret que la science moderne redécouvre avec stupéfaction : sa richesse exceptionnelle en lutéine.
Ce pigment naturel, loin d’être un simple colorant, s’impose comme un véritable bouclier protecteur de la rétine, capable de prévenir la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).
Une maladie insidieuse, responsable de la cécité chez plus de 30 millions de personnes dans le monde, frappant silencieusement après 60 ans.
Les Mexicas, eux, semblaient déjà avoir saisi l’importance de cette fleur dorée.
Mais ce n’est qu’en 2004 que la science en apporte une preuve formelle.
Une étude publiée dans la revue de l’American Optometric Association révèle alors un fait troublant : la lutéine ne se contente pas de protéger la rétine, elle peut aussi ralentir, voire inverser, l’évolution de la DMLA.
L’étude LAST (Lutein Antioxidant Supplementation Trial), menée sur 90 patients atteints de cette affection, démontre des résultats spectaculaires.
Les sujets, divisés en trois groupes, reçoivent pendant un an soit 10 mg de lutéine pure, soit 10 mg de lutéine enrichie d’un complexe d’antioxydants (vitamines A, C, E et bêta-carotène), soit un placebo.
Les conclusions sont sans appel : les patients sous lutéine enregistrent une nette amélioration de leur vision, notamment en termes de sensibilité au contraste, de récupération après éblouissement et d’acuité visuelle.
Mieux encore, leur pigment maculaire, cette fine couche protectrice de la rétine, voit sa densité augmenter de 50 % par rapport au groupe placebo.« Nos résultats montrent que les symptômes de la DMLA peuvent être inversés par une supplémentation en lutéine purifiée ou par l’administration d’un complément associant la lutéine à d’autres anti-oxydants tels que la vitamine A, la vitamine C, E et le bêta-carotène », déclare le Dr Stuart Richer, investigateur principal de l’étude.
Pour enfoncer le clou…
Vingt ans plus tard, en 2024, la recherche confirme et affine ces découvertes.
Une étude récente publiée dans Nutrients révèle que la consommation quotidienne de seulement 6 mg de lutéine issue d’extraits de Tagetes erecta suffit à provoquer une augmentation significative des concentrations sanguines de ce pigment en seulement 15 jours.
Les niveaux atteignent alors 0,81 µmol/L pour la lutéine libre et 0,9 µmol/L pour sa forme estérifiée, des valeurs qui se maintiennent jusqu’au 60ᵉ jour.
Pourquoi cet effet est-il si crucial ?
Parce qu’un taux élevé de lutéine dans le sang est directement lié à une réduction significative du risque de maladies oculaires liées à l’âge.
Begoña Olmedilla-Alonso et ses collègues enfoncent le clou :
« Aujourd’hui, la lutéine est l’un des composés bioactifs les plus recherchés sur le marché mondial des compléments alimentaires, principalement en raison de son rôle protecteur sur la rétine.»
Or, la principale source commerciale de ce pigment précieux reste les fleurs de souci (Tagetes erecta), qui concentrent entre 90 et 99 % de leur lutéine sous forme d’esters.
Un fait vertigineux, qui redonne à cette plante vénérée par les Mexicas une place de choix dans la pharmacopée moderne.
Ne confondez pas Rose d’Inde et Œillet d’Inde !
Attention, la qualité d’un complément en lutéine repose en grande partie sur la matière première utilisée.
En effet, la lutéine issue de Tagetes erecta – désignée sous le nom de Rose d’Inde – est reconnue pour sa concentration très élevée, avec 90 à 99 % de lutéine présente sous forme d’esters, ce qui en fait la source de choix pour des extraits optimisés.
À l’inverse, lorsque les laboratoires utilisent des variétés comme l’Œillet d’Inde (identifié à Tagetes patula), la concentration en lutéine tend à être inférieure.
Cela signifie que, sur le plan de l’efficacité – notamment pour atteindre des niveaux sériques associés à un risque réduit de maladies oculaires liées à l’âge – les produits issus de la Rose d’Inde sont en général de meilleure qualité.
Toutefois, il est important de noter que d’autres facteurs, comme le procédé d’extraction et la formulation finale, influencent également la qualité du produit.
En résumé, si la source utilisée est la Rose d’Inde, vous pouvez raisonnablement vous attendre à un complément avec une concentration en lutéine supérieure et, par conséquent, potentiellement plus efficace.
Pour mes lectrices et lecteurs qui auraient encore des questions, je peux vous renseigner, à condition que vous en fassiez la demande en commentaires.
Portez-vous bien,
Thibaut Vernier
Ingénieur, Ethnobotaniste,
Rédacteur de la lettre des Médecines Sacrées
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